Lancement d’un Marché d’intérêt local pour favoriser les circuits alimentaires de proximité


La Métropole du Grand Nancy prend part activement à la transition alimentaire, non seulement pour répondre aux attentes d’une part croissante des citoyens en faveur d’une alimentation saine, qualitative et plus ancrée localement, mais également pour apporter des réponses concrètes aux agriculteurs.

C’est également un enjeu pour réduire la vulnérabilité de nos circuits alimentaires face aux défis climatiques et environnementaux. Enfin, l’alimentation est aussi un enjeu d’attractivité, de marketing territorial, et de développement économique. L'une des quatre orientations stratégiques économiques est de faire de la métropole la capitale de la Foodtech Grand Est. Le projet de Marché d’Intérêt local s'inscrit dans cette dynamique, avec l’ambition d’être un outil au service de l’innovation dans le champ agricole et alimentaire. 

Le conseil métropolitain du jeudi 24 avril a approuvé l’ambition et les objectifs de ce projet de Marché d’intérêt local, ainsi que le modèle de gouvernance sous la forme d’une Délégation de Service Public pour le futur MIL et d’une gestion directe par une Société Publique Locale pour la future cuisine centrale intercommunale. 

Il faut souligner que notre territoire connait aujourd'hui une très faible autonomie alimentaire : seulement 1% de la consommation en produits agricoles est couverte par la production locale. L’agriculture reste un des piliers de notre économie et de nos territoires. Or, depuis des années, les agriculteurs français souffrent d’une situation économique et sociale difficile, mettant en danger la viabilité de leur activité. Le nombre d’exploitations a ainsi diminué de 23% sur notre territoire en Meurthe-et-Moselle depuis 10 ans et cette baisse pourrait s’intensifier dans les prochaines années avec le départ en retraite de plus de 40% des exploitants agricoles d’ici 2035. L’enjeu réside aussi dans la préservation de notre modèle lorrain de polyculture-élevage, offrant des avantages agronomiques et environnementaux démontrés.

Parallèlement, les crises économiques, sociales, climatiques, géopolitiques menacent notre sécurité alimentaire, et nous rappellent l’importance de construire des circuits de proximité pour sécuriser les approvisionnements alimentaires en local.

Le projet de MIL est né dans le cadre du Projet Alimentaire Territorial (PAT) Sud 54 et vise à créer une dynamique régionale en adoptant une définition du local qui se veut plus large donc créatrice de débouchés pour les produits agricoles du Grand Est.

Le MIL est à la fois un lieu physique et projet d’écosystème qui aura trois vocations prioritaires :

  • être le premier lieu de vente et de distribution notamment pour les produits locaux dans le Grand Est, et contribuer à reconnecter le bassin agricole aux professionnels de l’alimentation ;
  • être un outil de développement économique pour renforcer la viabilité et la pérennité de la chaîne agricole et alimentaire dans toutes ses dimensions : production, distribution, formation, transformation, FoodTech, cuisine centrale pour la restauration collective.
  • être un lieu de référence sur la santé globale et le « Mieux manger pour tous » , un lieu de sensibilisation et de formation aux enjeux alimentaires de demain.

Toutes les dimensions du projet seront développées en lien étroit avec la Chambre d’Agriculture afin de répondre au mieux au besoin des producteurs, tout en s’appuyant sur les outils déjà existants sur le territoire. Le MIL apportera aux professionnels des solutions logistiques et tertiaires, aujourd’hui manquantes, pour favoriser notamment la commercialisation des produits alimentaires locaux et de saison et aider à développer les circuits de proximité. Des espaces d’incubation et des équipements techniques seront également développés pour répondre aux besoins des entreprises du secteur qui souhaitent innover ou se former aux compétences alimentaires de demain.   

Une nouvelle cuisine centrale intercommunale sera créée dans le cadre du MIL, visant à produire les repas pour la restauration collective scolaire des communes volontaires de la Métropole et de plusieurs autres collectivités, dont le Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle pour plusieurs collèges. Cette future cuisine a vocation à être gérée en régie par les collectivités concernées par le biais d’une Société Publique Locale (SPL) pour la production des repas. En effet, le coût de fabrication des repas est devenu conséquent pour les communes, subissant les contraintes de marché et l’inflation. Parallèlement, les deux cuisines centrales desservant plusieurs communes, celle de la Ville de Nancy et celle de Jarville-la-Malgrange, sont obsolètes et ne seront plus opérationnelles en 2029. La nouvelle cuisine centrale doit donc être livrée en juillet 2029 pour mise en service opérationnel en septembre 2029.

L’objectif est de produire, dans cette nouvelle cuisine, environ 13 000 repas / jour cuisinés à partir d’une majorité de produits bruts, de saison, locaux et issus de l’agriculture biologique. La proximité physique de la cuisine centrale au sein du MIL facilitera l’approvisionnement des cantines en produits locaux et les synergies avec l’ensemble des acteurs du territoire. Le coût d’investissement pour ce nouvel outil est évalué à 10M€ pour un bâtiment de 2400 m², auquel il faut ajouter l’enveloppe d’investissement matériel autour d’1,5M€. Les échanges se poursuivent pour co-construire le projet plus précisément avec les communes volontaires et le Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle.

Quelques chiffres

Le montant final du MIL s’élève ainsi à 64 M€ HT intégrant la cuisine centrale intercommunale. La Métropole du Grand Nancy sollicitera des subventions auprès du Conseil Départemental de Meurthe-et-Moselle, du Conseil Régional du Grand Est, de l’Union européenne, de l’Etat, dans le cadre du pacte Etat-Métropole.

Les besoins fonciers du MIL sont estimés à environ 4 hectares. Une hypothèse d’implantation est à l’étude sur le territoire nancéien dans le secteur de Marcel Brot. Au regard des densités envisageables pour des activités de la filière alimentaire, cela permet de prévoir la réalisation d’environ 15 à 20 000 m² de surface de plancher.

On estime entre 300 et 600 le nombres d’employés présents sur le MIL entre d’une part la création de nouveaux emplois et d'autre part, le développement d’emplois existants et pour des métiers très variés (employés de la logistique, employés de bureaux, cadres commerciaux, services d’entretien et de maintenance, gestionnaire de la halle technologique, gestionnaire du MIL, formateurs, chercheurs).

Calendrier du projet

  • Fin mars 2025 : lancement d’un marché de prestations intellectuelles pour définir la Programmation immobilière du projet et assurer le suivi de recrutement de la Maîtrise d’œuvre en vue du montage d’une délégation de service public construction-aménagement-gestion.
  • Jeudi 24 avril : séminaire de restitution des travaux aux partenaires du projet et vote en conseil métropolitain.
  • Printemps-été 2025 : consolidation du projet de cuisine centrale intercommunale / Confirmer l’adhésion au projet des communes après délibération en conseil municipal.
  • Novembre 2025 : finalisation du programme et validation du modèle économique du MIL (et de la cuisine centrale).
  • 11 décembre 2025 : validation de la DSP en conseil métropolitain.
  • Décembre 2026 : sélection du candidat délégataire lauréat.
  • 2027 : études réglementaires et projet d’aménagement.
  • Début 2028 : lancement de la phase 1 des travaux.